Depuis sa reprise de Balmain en 2011, Olivier Rousteing a administré un élixir de jouvence à cette vénérable maison. Dès sa première collection pour le printemps-été 2012, il impose un style sexy, scintillant et richement brodé. Si Christophe Decarnin, l’ancien directeur artistique de la marque, lui avait insufflé une élégance baroque, Rousteing, lui, y apporte une touche vintage évoquant la mode du début des années 1990 de Versace. Rousteing confessera que « des personnages de scène comme Liberace, Prince ou Michael Jackson l’ont beaucoup influencé ». Ce parti pris glamour, aux antipodes de la tendance minimaliste de l’époque, ne manque pas de faire des vagues. Mais « être sexy, c’est être fort », clame le créateur.
À 25 ans, il devient, après Yves Saint Laurent – propulsé directeur artistique de Dior à 21 ans –, le deuxième créateur le plus jeune à la tête d’une maison française. Et s’il débute en suivant le style baroque et rock de son prédécesseur, Rousteing flirte de façon plus évidente – et plus sexy – avec le kitsch : il cite pêle-mêle Las Vegas, les carnavals de Rio, Liberace, et pimente ses collections de silhouettes intégralement lamées et rebrodées d’opulents cristaux.
Pourtant, sa vraie révolution commence hors des podiums : d’abord, dans son amitié publique avec la famille Kardashian, alors snobée par les hautes sphères de la mode, en 2014, avec son choix de prendre Rihanna comme égérie de Balmain. Chanteuse noire au succès mondial et populaire plutôt qu’un mannequin ou qu’une actrice classiquement hollywoodienne, Rihanna illustre clairement « un désir de métissage, à tous les niveaux, de l’identité Balmain », comme l’explique alors le créateur.
Source : Le Monde
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